Fiche Méthodologique
Mesures compensatoires Zones humides
Contenu
Définition
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La compensation vise à compenser les dommages persistants après la réalisation des mesures d’évitement et de correction : grands principes régissant la compensation écologique
Elle a pour but une non perte nette de fonctionnalité entre la zone impactée et la zone compensée.
Types de mesures compensatoires
Création
- Création ex-nihilo (à partir de rien) d’une zone humide à un endroit non humide et qui l’a toujours été mais qui est propice à cette création.
- La création fait appel à des techniques de travaux physiques (terrassement, hydraulique, reconstitution de sols,…), chimiques (traitement des eaux,…) et biologiques (génie écologique, revégétalisation, reforestation,…). Les techniques de génie écologique sont récentes et complexes à mettre en œuvre pour des organismes non spécialisés.
- Ce sont des interventions profondes sur les milieux dont les résultats ne sont pas garantis (méthodes expérimentales non éprouvées, complexité des processus naturels difficilement reproductibles).
Restauration
- Restauration d’une zone humide en un lieu connu d’un point de vu historique et/ou scientifique pour l’avoir été, et qui, pour de multiples raisons, a été dégradée ou détruite (pour d’autres raisons que le projet). La zone étant à priori prédisposée à accueillir ce type de milieu, le taux de réussite est généralement plus élevé que pour la création.
- La restauration peut impliquer la mise en œuvre de dispositifs similaires à ceux cités dans la partie création (reconstitution de sol, replantation, aménagement de berges,…). Elle doit être complétée par une pérennisation des interventions à long terme. - C’est le cas notamment de zones humides altérées mais encore existantes dont une gestion adéquate (remise en état de prairies ou landes humides par fauche ou pâturage ou coupe de ligneux…) permettrait de recouvrer un caractère patrimonial (réhabilitation en terme de biodiversité).
- Dans le cas de la recréation d’une zone humide, on peut procéder à la mise en œuvre de divers dispositifs comme la réalisation de seuils ou de vannes, l’aménagement du lit majeur latéral d’un cours d’eau afin d’en accentuer le caractère inondable, la réalisation de dérivations,…
Amélioration
- Amélioration des fonctions d’une zone humide existante (et dégradée), avec pour objectif de bonifier et d’optimiser les fonctions détériorées (rétablissement des continuités écologiques, restauration de haies, réhabilitation d’un délaissé …) L’absence de gain de surface impose un ratio compensatoire plus élevé que pour la création ou la restauration. Cette mesure est rarement acceptée seule mais plutôt combinée avec de la restauration ou de la création
Préservation
- Maintien en état des fonctions d’une zone humide existante qui, si elle n’était pas préservée, risquerait d’être dégradée suite à des pressions. Cette intervention implique la mise en œuvre d’une protection (acquisition foncière notamment).
- La préservation n’est généralement pas considérée comme une méthode de compensation à elle seule étant donné l’absence de gain de surface ou de fonctionnalité. Afin de respecter le principe de « non perte de biodiversité », les milieux ainsi préservés doivent faire l’objet d’une mise en valeur qui consiste à améliorer ou augmenter les performances écologiques des milieux (amélioration de la qualité écologique ou de la capacité de résilience en cas d’agressions diverses, ressource génétique pour d’autres milieux naturels).